Atelier Sant Johan Plou en Berry

Atelier Sant Johan Plou en Berry

Louis Béchereau, enfant de Plou en Berry

 Les cahiers de Sant Johan : Article de René Johannot

 

Louis Béchereau, enfant de Plou en Berry (1880 - 1970)

 

  Louis Béchereau naquit le 25 juillet 1880 à Plou dans le Cher.

Après l'école publique de Plou, il entra en 1894 à l'école nationale professionnelle de Vierzon, où  il prépara et réussit le concours des Arts et

Métiers.

C'est donc à 16 ans, qu'il entre à l'école d'Angers.
Il acheva sa formation d'ingénieur en 1901. Il fut tout d'abord attiré par l'automobile. Libéré de ses obligations militaires en 1902, il avait alors 22 ans. Béchereau intégra l'équipe qui travaillait à la construction du prototype automobile dans un atelier de Bezons et dont le patron était Clément Ader.

Ce travail au côté d'Ader, qui réalisait parallèlement essais de vols des aéroplanes 'l'Eole' ou 'L'Avion', l'amena à s'intéresser à l'aviation

A 23 ans, Béchereau entre à la 'Société de Construction d'Appareils Aériens' fondée à Levallois par le neveu de Clément Ader. Ce fut à cet atelier que Armand Déperdussin commanda en 1909 la réalisation d'un aéroplane. Déperdussin,encouragé par le succès de cette machine,créa la 'Société des Aéroplanes Déperdussin' et établit ses ateliers à Reims Bétheny et à Boulogne. Il demande alors à Béchereau de diriger la conception des appareils de la marque.

Béchereau choisit de construire des appareils 'dont le profilage permettront des performances inaccessibles jusqu'alors. Il format une équipe bien formée avec : Louis Janoir, chef-pilote et André Herbemont. Cette collaboration aboutira à l'obtention de la fameuse coupe Gordon-Bennet en 1912.

Avec Béchereau, les appareils Déperdussin connurent  une renommée mondiale, cependant la Société de Production des Aéroplanes Déperdussin (SPAD ) fut mise en faillite à cause des actions malhonnêtes de Déperdussin.

Ce fut  Louis Blériot qui reprit l'affaire sous le nom de  'Société Pour l'Aviation et ses Dérivés'.(SPAD) Béchereau, Bourgeois, Gaillard, Tahon, Leplanquais, Papa et Herbemont seront les collaborateurs du nouveau président Blériot.

Le premier modèle d'aéroplane construit par cette nouvelle société, le « Spad nacelle avant » fait une apparition timide au mois de novembre 1914.

Peu après, Béchereau se lança dans l'étude et la conception de divers appareils qui vont l'amener au prodigieux «  Spad VII ». Puis en 1917 ce naîtra le Spad XII, puis le Spad XIII, dont les performances, la maniabilité  et l'armement  feront d'eux les chasseurs préférés des pilotes Fonck, Guynemer, Nungesser.

Ce fut en août 1916, que les Spad VII sont livrés à l'escadrille des Cigognes et Béchereau fit connaissance de Guynemer qui venant souvent aux ateliers

Le 12 juillet 1917, Béchereau fut promu Chevalier de Légion d'Honneur. Cette décoration lui fut remise par son ami Guynemer,.
La lettre de félicitation du pilote légendaire se termine par ces mots : " Vous avez donné la suprématie aérienne à votre pays, et vous aurez une grande part dans la victoire. C'est un splendide titre de gloire. C'est avec le sentiment de l'admiration et de la grande reconnaissance que nous vous devons tous, que je vous donne l'accolade".
La paix revenue, En 1919 Béchereau créa la » Société des Avions Bernard » dite « Société des trois B » avec Bernard et Birkigt. En 1931, en collaboration avec « la Société des moteurs Salmson » et s'association avec le carrossier J.Kellner, Béchereau créa « la société Kellner-Béchereau ». Ce fut de cette nouvelle Société que sortit le monoplan embarqué K.B.E 60 destiné à la Marine Nationale. Cet appareil fut considéré comme l'aboutissement de l'art aéronautique.
En 1942, les ateliers Kellner-Béchereau furent détruits par un bombardement. La société « Kellner-Béchereau » fusionnera alors avec les « Aéroplanes Moranes-Saulnier ». Béchereau en sera directeur jusqu'à sa retraite, en 1950.

Si le nom de Louis Béchereau reste peu connu du grand public, il n'en est pas moins vrai que ce fut un génie créateur.

En 1947, Béchereau fut promu Officier de la Légion d'Honneur, il reçut la Médaille d'Or de l'Aéro-Club de France et fut élu membre d'Honneur de l'Union Syndicale des Industries Aéronautiques.

En 1950, il reçut la médaille de l'Aéronautique .

En 1959, il fut lauréat de l'académie des sciences et reçoit le prix Arthur du Faÿ.

Enfin, en 1966, Béchereau reçut le Prix Nessim Habif et fut élevé au grade de Commandeur de Légion d'Honneur.

Il décède le 18 mars 1970, en son domicile 2, rue Gervex à Paris, âgé de 89 ans.

Celui dont l'avion contribua de manière significative à la supériorité aérienne des troupes alliées, était également connu pour sa simplicité et son extrême modestie.[1]

 

 

 



[1] D'après l'article de CHAMPLON. (Frédéric.). : « Grandes figures des Gadzarts » Chalon 1994. In « Arts et Métiers Magazine » Avril 2003.



01/04/2010
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