Atelier Sant Johan Plou en Berry

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Le Chat à l'époque médiévale

 Atelier Saint Johan : Article de René Johannot ecrit en 2007.

 

Le Chat  Au Moyen –Age en Berry

                          ou  ailleurs                               

 

 

     L'Encyclopédie du XIV e siècle de « Barthélemy l'Anglais »(1) nous apprend que le chat, animal très familier de nos jours, est, au moyen âge, appelé en latin « mureligus » qui signifie en français « cueille souris ».

     Dans le vocabulaire courant des gens de l'époque, le chat est aussi dénommé « catus » qui découle de « captura » puis par vulgarisation il est nommé « cat » pour enfin arriver à « chat », appellation que nous employons aujourd'hui.

      A l'époque médiévale, si le chat est déjà un habitué de la maison, il ne possède pas en ce lieu de qualité d'animal de compagnie, sauf dans les jeux des enfants et dans l'apaisement de la solitude des vieil gens.Il est considéré comme un « outil » qui n'a de place dans la demeure de l'homme, ou plutôt de la femme, que de par son utilité à préserver la nourriture des appétits féroces des rongeurs.

      Dans un autre livre de ce temps « L'Oustillement au vilain »(2) (l'outillage du paysan), on dit que l'ordonnance d'un foyer nécessite, pour le bien du coffre et de la huche où sont rangées les provisions, d'avoir un « chat aus soris » (d'avoir un chat contre les souris).

      Le livre « Les costumes de la mar »(3) nous apprend que « La compensation pécuniaire » du Moyen Age, ancêtre de nos compagnies d'assurances maritimes, s'adressant à un armateur, lui spécifie qu'en aucun cas la destruction d'une cargaison par des rats, ne pourra faire l'objet d'indemnisation, si on avait oublié d'embarquer des chats.

      Même de nos jours, au regard du trait de caractère d'indépendance du chat, on se demande qui de l'homme ou de l'animal à apprivoisé l'autre.

      A l'époque médiévale, cette indépendance du chat cause problème à l'homme, car pour que le chat soit utile, il faut le garder à la maison. Oui mais comment ?

Un ouvrage traitant des mœurs de cette époque, nous affirme que c'est en nourrissant bien un chat, qu'on se l'attache et cela, même en période de privation.

Une devinette contenue dans ce livre (4) demande : « quel est le meilleur achat pour le quaresme (carême) un mauvaiz henrenc (hareng) ou une bonne pomme ? ». La réponse est : « le mauvaiz henrenc car le chat ne mengue (mange) de pomme ».

      « Les Evangiles de quenouilles » (5) assurent que pour attacher un chat à un foyer, il suffit de le faire tourner trois fois autour de la crémaillère, puis lui frotter les pattes contre le mur de la cheminée.

      Ils garantissent aussi qu'en retirant la beauté du pelage du chat pour l'enlaidir -comme on le faisait à cette époque pour la parure d'une femme afin d'éviter qu'elle ne soit tentée à se montrer au dehors- on l'empêche de vagabonder.

      Plus que jamais, le chat du Moyen Age est impliqué dans bon nombre de superstitions populaires, par exemple :

      Le chat qui passa sa patte par dessus son oreille indique à la ménagère médiévale que la pluie est proche et que sa lessive devra attendre pour sécher.

      La graisse du chat permet à l'apothicaire de préparer le remède contre « la goutte ».

      L'herbe  de l'endroit où le chat va faire ses besoins, mélangée aux aliments, sert  aux Dames de cette époque à rendre leurs maris amoureux.

      Le chat médiéval incarne le démon lorsqu'il est le compagnon du sorcier et de la sorcière.

      Le chat symbolise aussi la folie humaine. Les fous des rois de France médiévaux, portent des vêtements en peau de chat.

      Emmuré lors d'une construction, le chat à le pouvoir de renforcer sa solidité.

      Lorsque le chat qui habituellement y dort,quitte le lit où repose un malade, cela signifie que la fin de ce dernier est proche.

      Finissons ce portrait du chat du Moyen Age par une dernière devinette médiévale : « qui oncques ne fut ne jamais ne sera » (qu'est ce qui jamais ne fut ni jamais ne sera). La réponse : « c'est le nid d'une soriz en l'oreille d'ung chat » (c'est le nid d'une souris dans l'oreille d'un chat).

 

Notes de références et bibliographie :

 

(1) L'ANGLAIS. Barthélémy : Le livre des propriétés des choses une encyclopédie au XV e siècle. Stock, 1999. Livre XVIII, le LXXIV chapitre du chat. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

 

(2) LORCIN. Marie Thérèse : Pour l'aise du corps. Paradigme, 1998, p 38 à 41. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

 

(3) Les costumes de la mar : ouvrage du XV e siècle sur les coutumes maritimes. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

 

(4) ROY Bruno : Devinettes Françaises du Moyen Age. Cahiers d'études médiévales, n°3, Bellarmin, 1977. N° 424. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

 

(5) LACARRIERE. Jacques : Les Evangiles de quenouilles. Albin Michel, 1987. Deuxième journée, 24 e chapitre. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007. In  Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

 

 

 

© -2007 « A l'Epoque médiévale en Berry et ailleurs » « le chat » : Atelier Sant Johan « Le Tourniquet Brouillamnon 18290 Plou. R. Johannot.  Tous droits réservés.

 



15/04/2010
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