Atelier Sant Johan Plou en Berry

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Abel Bardin - un enfant de Plou (1886 - ? ) - Un des deux pères de la Mobylette

 "Les Cahiers de Sant Johan : Article de René Johannot le 2 avril 2010

 

Abel Bardin, un enfant de Plou (1886 - ?)

l'un des deux pères de la « Mobylette »

 

            Le 18 août 1886, dans la métairie de Castelnau du « Four Sandrin » à Plou, où loge la famille « Bardin », naissait un garçon nommé « Abel Bardin » fils du garde des bois et de chasse sur les terres du château tenu à l'époque par monsieur « Jean Soubiran ».
On ne sait rien de la scolarité de cet enfant, si ce n'est qu'elle eut lieu à l'école publique de Plou située face à l'église.
            On sait qu'un peu plus tard, qu'il va entamer des études de pharmacien qu'il ne mènera pas à terme. Car il va préférer partir à la découverte des Etats Unis d'Amérique d'où il reviendra avec un titre d'ingénieur.
            En 1914, Abel part faire la guerre contre l'Allemagne comme engagé volontaire. Il en reviendra avec la médaille militaire.
En 1921, on le retrouve comme administrateur de la Société Industrielle de Construction d'Automobile et Moteurs. La SICAM qu'avait créée l'extraordinaire mécanicien Arnold Legras en 1919 en association avec Messieurs Helly et Jeuilly.
            Puis toujours en 1921, Abel Bardin sera Directeur commercial de cette société dont le siége sociale se situait 29 rue de Malesherbes à Paris et les ateliers 3 rue Hoche à Pantin.
Ce fut dans cette fonction qu'Abel rencontra et se liera d'amitié avec Charles Benoît un ingénieur, qui comme lui, avait roulé sa bosse au USA et qui vint le rejoindre à la SICAM.
            Cette société fabriquait à cette époques des Cyclecar sorte de voiturette ultra légère. Mais surtout des moteurs deux temps qu'on appelle à cette époque « bis-temps » qui équiperont les motos « Griffon » de chez Peugeot lauréates du « Bol d'or » de 1923. Mais ce n'est pas tout, cette société mit au point le seul moteur bis-temps à pouvoir être monté sur n'importe quelle bicyclette grâce à deux pinces qui attachaient le carter moteur et le haut du cylindre au cadre du vélo. Ce moteur qui innovait de par ses paliers de vilebrequin à roulement à billes disposait de deux soies coniques permettant de monter indifféremment à droite ou à gauche un volant externe et un pignon d'entraînement ou encore une magnéto. Comme beaucoup d'autres sociétés innovantes, le succès de la SICAM attira des investisseurs de la haute société bardés de diplômes et surtout peu scrupuleux qui allèrent jusqu'à s'approprier sans vergogne les inventions d'Arnold Legras simple mécanicien de génie venant de la classe ouvrière et peu enfreint à défendre ses droits. N'ayant pas le poids financier nécessaire pour être maintenu comme associé, Arnold Legras fut remercié par les nouveaux venus. Oui mais voilà, le génie de la mécanique, c'était Legras et sans de nouvelles idées, la société SICAM implosa de l'intérieur en 1923.
            Dès 1922, Abel Bardin et son amis Charles Benoît sachant qu'à court terme ils seront sans travail, décident alors de mettre au point une bicyclette à moteur ou une moto très légère qui serait en mesure de concurrencer « l'Alcyonnette » très en vogue, fabriquée par la Compagnie Française des Automobiles de Place (SIC).
            Tous deux fondent alors une société qui aura son siège social 2 place Collange à Levallois et se lancent dans la mis au point du prototype de vélo motorisé MB1 dont l'aboutissement sera appelé « Cyclotracteur ». Cette machine est considérée comme étant l'ancêtre du « Vélo solex ».
Ceci fait, Abel Bardin et Charles Benoît passèrent à la recherche des finances nécessaires à la production en série de leur prototype. Ce fut Jules Benezech, ami d'école d'ingénieur et de service militaire de Charles Benoît qui leur fit connaître Monsieur Bardolle qui investira 350 000 francs dans le projet.
            Une nouvelle société est créée en janvier 1923 par Abel Bardin, Charles Benoît, Jules Benezech et le financier Bardolle, sous le nom « Les Ateliers de la Motobécane ».
Le 20 mars 1923, Benezech, après avoir perfectionné le moteur bis-temps monté sur le prototype MB1 de Abel Bardin et Charles Benoît, dépose le brevet d'une invention qui permet d'orienter les gaz du carter pompe vers le canal de transfert assurant à ce moteur de meilleures performances.
           

Le 27 mars 1923, la marque « Motobécane » est déposée et la première "mobylette" voit le jour.

 

Bibliographie :

 

JAULMES. ( Eric.). : « Motobécane. Motoconfort. Souvenir d'un Ingénieur 1923 / 1980 » § 1924 / 1929. page 10.

MAHISTRE. (Didier.). : « De la Protohistoire de Motobécane Motoconfort »

 



02/04/2010
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